« La Vérité, l'âpre Vérité »

Ah ! Que le parti socialiste est vierge !

  • 15 octobre 2011

 

Après les élections présidentielles de 1988, par un effet surprenant du hasard, le financement de la campagne présidentielle de Mitterrand a commencé à poindre son nez.

L’inspecteur Gaudino découvrait en 1989 des mécanismes de financement illégaux de la campagne à travers la société URBA à Marseille. A Paris, un mécanisme équivalent était mis à jour avec la société GRACO. Dans les deux cas, les mécanismes de détournement d’argent public étaient  les mêmes : rétro-commissions sur les marchés de travaux, cabinets d’études fictifs.

En fait l’affaire URBA-GRACO n’était que la partie émergée de l’iceberg car le parti socialiste – comme l’ancienne SFIO – tirait toujours l’essentiel de ses fonds occultes de rétro-subventions versées par des chefs d’état Africains participant à l’Internationale Socialiste.

Une autre source de financement était Mr Bettencourt, qui avait été protégé par Mitterrand à la Libération et qui renvoyait ainsi l’ascenseur.

Mitterrand avait un homme de main efficace : Henri Nallet. C’était son chef de campagne, mouillé jusqu’au cou. Il a été nommé Garde des Sceaux, non pas pour faire le bien des justiciables, mais pour déminer, révoquer, muter, afin de couvrir au mieux les traces des turpitudes mitterrandiennes. L’inspecteur Gaudino ou le juge Jean-Pierre ont été les victimes de Nallet le nettoyeur.

Le risque encouru par Mitterrand était considérable. Compte tenu des lois en vigueur alors, si des financements illicites et par conséquent une fraude électorale étaient avérés, le mandat de Mitterrand à la Présidence pouvait être révoqué.

La Mitterrandie, mais au-delà tout le parti socialiste, était aux abois et des ennemis jurés se sont alors ligués pour éteindre le feu avant qu’il ne gagne le palais. L’équipe de pompiers était constituée de Rocard, Arpaillange, Jox et Mauroy.

Nos comploteurs ont présenté à l’automne 1989 une loi dite de moralisation du financement des partis (ça ne s’invente pas !). Elle a fait polémique avec la droite et notamment le sénat.

Lors du second vote devant l’assemblée nationale en 1990, un infamant article 19 a été ajouté subrepticement. Cet article garantissait que « la clarification du financement des activités politiques amnistie les auteurs de détournements de fonds au profit des politiques ». En somme, une loi d’autoamnistie !

Evidemment, les députés socialistes non directement concernés par ces affaires – il y en avait tout de même quelques-uns – se sont retrouvés devant un dilemme : soit ils votaient cette loi et participaient à une opération de dissimulation de malversations, soit ils votaient contre et faisaient exploser le système. Le courage l’a emporté et la loi a été votée pratiquement à l’unanimité. Très peu de socialistes étaient néanmoins en séance : courageusement, ils ont préféré laisser leur clef de vote à un tiers pour faire le sale  boulot à leur place. Sont-ils de ce fait exonérés de leur responsabilité ?

Qui était au pouvoir et à l’assemblée alors :

–       Rocard était Premier Ministre,

–       Hollande était député de la première circonscription de Corrèze,

–       Ségolène était député des Deux Sèvres,

–       Mélenchon était Sénateur de l’Essonne,

–       Jospin avait été Directeur de Campagne de Mitterrand et évidemment ne savait rien. Tout comme il n’a jamais rien su par la suite sur le financement de sa propre campagne,

–       Mauroy était député de la première circonscription du Nord,

–       DSK était député de la troisième circonscription de Loire Atlantique,

–       L’inénarrable Baylet, condamné en 2003 et 2007 pour affairisme, puis remis en examen en 2008, était député de la deuxième circonscription du Tarn et Garonne.

 

Il serait intéressant que nos (leurs) amis journalistes posent la question à Hollande ou Ségolène : lors du vote de cet ignoble article 19, ont-ils fui comme des lapins ou ont-ils tourné eux-mêmes leur clef ?

Certains échappent à la critique directe : Martine sévissait alors chez Péchiney et Valls et Montebourg étaient trop jeunes. Un seul a senti  le vent du boulet : Emmanuelli, condamné en tant que trésorier de la campagne de Mitterrand, mais qui ne savait rien sur les financements illicites dont il était accusé (le pauvre).

Et la France en délire remercie chaudement les membres du Parti Socialiste pour leur honnêteté et leurs saines méthodes de gouvernement.

La morale va enfin revenir au pouvoir !

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