L’affaire des frais de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy enflamme les médias de gauche et permet aux petits candidats de la Primaire de faire parler d’eux mais rappelons qu’aucune preuve d’une malversation quelconque de Nicolas Sarkozy n’a été apportée à ce jour. Il est probable que cette affaire se dégonflera comme l’a fait l’affaire Bettencourt après la relaxe totale d’Éric Woerth.
Mais en matière de financements frauduleux de campagnes présidentielles les vrais maîtres sont ailleurs et ils sont socialistes.
Le premier Grand argentier des socialistes a été André Rousselet, trésorier de toutes les campagnes de Mitterrand depuis 1965. Il n’a jamais manqué d’argent et n’a jamais caché ses pratiques. Il a avoué complaisamment et publiquement que la directive de Mitterrand était « je ne veux pas savoir » et qu’il l’avait traduite par le précepte « aucune trace, tout en liquide ». Voilà qui est clair et direct.
Et Rousselet enfonce le clou en déclarant : « de tous les financiers qui se sont occupés de campagnes électorales, le seul qui soit sorti indemne de son travail dans l’obscurité, c’est moi. J’ai simplement été le plus discret et le plus prompt à faire disparaitre en fumée ce qui ne devait pas survivre au-delà d’une campagne ».
Il est vrai que Rousselet était à bon école avec Mitterrand en matière de dissimulation. Ce pauvre Cahuzac n’a pas choisi le bon maître en servant Rocard !
Après Rousselet est apparu son poulain, Jean-Jacques Augier. C’est un énarque de la promotion Voltaire – encore un – qui a toujours été proche de Hollande et est devenu le trésorier de sa campagne présidentielle. Il a pantouflé en 1986 pour aller gérer les taxis G7, groupe détenu par André Rousselet et sa famille. Pour remercier Rousselet de ses bons services, Mitterrand avait fait exonérer de taxe le carburant des taxis en 1982. Un vrai pactole pour Rousselet ! Mitterrand n’en était alors qu’à ses débuts et il a fait beaucoup plus fort par la suite pour détourner au profit de son clan l’argent public.
Mais revenons à Jean-Jacques Augier. C’est un personnage un peu spécial. Il est parti en Chine pour monter deux boucheries puis s’est associé à un groupe de libraires chinois. Il a alors créé des entités de défiscalisation pour ses partenaires (et d’autres ?) aux iles Caïmans. Il s’en ensuite associé avec des voyagistes dans les mêmes iles. De nombreux détails ont été révélés par le Monde lors de l’affaire des Panama Papers. Augier avait de toute évidence le profil parfait pour devenir le trésorier de Hollande !
Venons-en à la campagne de Hollande. Le montant total déclaré était, comme pour Nicolas Sarkozy, juste en dessous de la limite légale de 22,5 million.
Mais les deux candidats n’ont pas été traités de la même manière.
L’autorité de contrôle des comptes de campagne, la CNCCFP, a creusé pendant un an les comptes de campagne de Sarkozy pour finalement constater un dépassement de 300 000 euros, soit 1,3% du total. Sarkozy a fait appel mais a perdu et le Conseil Constitutionnel, alors présidé par son ennemi intime Jean-Louis Debré, l’a condamné à rembourser l’aide publique de 11 millions pour un dépassement dérisoire !
Pour Hollande, la CNCCFP a été beaucoup moins exigeante. Quelques explications sur environ 500 factures ont été demandées. Les réponses assez vagues fournies ont contenté la commission et les comptes ont été validés en juillet 2015.
Pourtant, beaucoup de questions intéressantes auraient pu être posées à Hollande :
- Quels frais ont été pris en charge par les différentes fédérations socialistes lors des meetings du candidat ?
- Quel a été le soutien de la foultitude d’organisations de gauches de tous poils, toujours généreusement pourvues en fonds publics ?
- A-t-on essayé d’évaluer le coût des services d’ordre mis à disposition gratuitement ?
- Quelle a été la valeur du soutien des syndicats, véritables sangsues de l’argent public, qui pompent chaque année 4 milliards de nos impôts ?
- Que représente le soutien apporté par les journaux et médias de gauche qui se sont déchainés à l’unisson contre Sarkozy.
Ajoutons à tout cela le soutien discret mais très actif du lobby homosexuel et LGBT qui avait déjà été très présent lors de la campagne précédente. Avec le mariage gay, ils ont été bien récompensés.
N’oublions pas le lobby juif, lui aussi très puissant, qui a été également bien récompensé grâce aux positions pro-israéliennes adoptées en permanence par Fabius.
Et bien sûr les francs-maçons du Grand Orient ont comme toujours pesé de tout leur poids en faveur de Hollande.
Gageons que tout cela représente bien plus que les malheureux 300 000 euros de dépassement de Sarkozy.
Enfin, il est intéressant de comparer les deux campagnes en ce qui concerne les meetings.
Hollande a effectué 40 meetings pour un coût global déclaré de 9,4 million. Sarkozy a fait 43 meetings pour un coût déclaré de 11,7 million, ce qui semble cohérent.
On apprend ensuite que Bygmalion aurait facturé 18 millions supplémentaires. Cela signifierait que les meetings de Nicolas Sarkozy auraient couté en moyenne trois fois plus que ceux de Hollande ! C’est de toute évidence absurde.
Les frais de campagne sont de toute façon totalement truqués. Le Conseil Constitutionnel a validé les comptes de Chirac, de Balladur puis de Hollande pour des raisons strictement politiques. Il est vrai qu’il pouvait difficilement invalider ceux de Hollande en 2015, au beau milieu du quinquennat.
Il a invalidé ceux de Nicolas Sarkozy uniquement parce qu’il était une proie facile et pour des raisons politiques et de haine personnelle. Mais heureusement, Sarko a la peau dure…
CLUB DANTON
En matière de contrôle de financement de frais de campagne, je considère que l’une des décisions les plus scandaleuses du Conseil constitutionnel est celle qui a disqualifié en dons des prêts sans intérêt dont avait bénéficié le candidat Jacques Cheminade.
Rappelons que le prêt d’argent du code civil français est un prêt sans intérêt.
La stipulation d’intérêts est une simple faculté autorisée par le code civil .
Ceci est d’autant plus choquant quand on regarde çà d’une époque où apparaissent des taux d’intérêt négatifs!
Par ailleurs, dans des élections autres (législatives etc…) beaucoup de candidat ont présenté tout naturellement et sans aucun problème des comptes avec des prêts sans intérêt.