Ce n’est un secret pour personne : les syndicats mobilisent très peu en France. Ils ont entre 5% à 10% de cotisants dans le secteur public et seulement entre 1% et 6% dans le secteur privé. Et le haut de la fourchette dans le privé est constitué des anciennes sociétés publiques. Il y a longtemps que les syndicats français ont cessé de se préoccuper des salariés. Ils sont maintenant dans un système quasi mafieux où le seul but est de récupérer le maximum d’argent à travers tout un ensemble de mécanismes : subventions de l’état, représentations paritaires, détournement plus ou moins obscurs des fonds des comités d’entreprise, main basse sur le pactole de la formation continue au détriment de ceux qui en ont vraiment besoin, les chômeurs.
Ce système est totalement antidémocratique et a été pérennisé par la gauche, sans que la droite ose véritablement s’y attaquer. Le mode de désignation des délégués syndicaux fait que seuls les syndicats nationaux et très politisés peuvent in fine avoir des candidats. Leurs représentants défendent avant tout les intérêts de leur centrale syndicale et non ceux des salariés qui les ont élus.
Pour casser ce système, il y a une solution simple : réformer la règle de représentativité du premier tour des élections et autoriser les syndicats maison, non politisés. Dans la vaste majorité des entreprises, de tels syndicats remporteraient facilement les élections, laissant les grandes centrales parisiennes sur le bord de la route. Mais qui aura le courage de prendre cette décision ? Evidemment, pour un gouvernement, il est plus facile de discuter avec cinq syndicats qu’avec une myriade de véritables représentants des salariés.
Dans le système actuel, les délégués du personnel au sein du CSE, aidés par les délégués syndicaux, appliquent des consignes politiques dictées par les états-majors parisiens. Cela crée une situation de conflit permanent et de bataille larvée avec la direction de l’entreprise qui est uniquement préoccupée par la survie de la société et n’a aucun agenda politique. Entre représentants des salariés et direction, les buts divergent totalement avec à la clé des grèves purement politiques, heureusement assez rares maintenant dans le secteur privé.
Dans beaucoup de PMI ou TPI en difficulté, ce sont les syndicats qui portent le coup de grâce et amènent le dépôt de bilan en défendant les positions marxistes et de lutte des classes de leur direction, plutôt qu’en se battant pour la survie de l’entreprise. De plus, le coulage sur le temps de travail préconisé en permanence par la CGT a mis nombres d’entreprises à l’origine bien portantes en décalage total avec la concurrence internationale. Et puis, pour ceux qui n’ont jamais eu le bonheur de rencontrer des délégués syndicaux, voici les principaux critères de recrutement – inavoués mais bien réels – utilisés par la CGT :
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Frustré : le candidat a toujours échoué par la faute des autres et il n’a pas eu la chance de naitre riche,
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Borné : le candidat est jaloux et veut se venger de la vie sur toute forme de hiérarchie,
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Marxiste : le candidat doit être adepte de la lutte des classes, même s’il ne comprend pas très bien ce que cela signifie,
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Discipliné : le candidat ne doit pas avoir d’état d’âme et doit appliquer les consignes données,
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Musclé : un candidat grand et fort sera plus utile en cas de grève ou pour intimider des collègues hésitants,
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Paresseux : le candidat doit être peu assidu à son travail et laisser aux autres le soin d’être assez cons pour aider les patrons.
Le syndicalisme est souvent le refuge des médiocres et des mesquins. Le critère de frustration est central et il doit être activé dès que possible pour mettre en cause la Société dans son ensemble ou la Société dans laquelle on travaille.
CLUB DANTON